jeudi 16 février 2012

Marché Sandaga : Les candidats persona non grata




Les commerçants du marché Sandaga ne sont pas contents du passage des caravanes des candidats à Sandaga. Selon eux, les hommes politiques ne sont que des marchands d’illusion et ne se préoccupent que de leurs intérêts personnels.

Le marché Sandaga de Dakar, véritable magma humain, est très prisé en cette période de campagne électorale par les politiciens à la pêche aux voix. Certains candidats ont foulé le sol de ce marché. En mardi, juste après le passage de la caravane du candidat socialiste, Ousamane Tanor Dieng, les commerçants de Sandaga fulminent. « Je ne sais pas pourquoi ils viennent ici pour nous pomper l’air. Ils sont tous égaux. On ne les voit ici que lors de la campagne électorale», peste un marchand ambulant. Il ajoute : « Ils sont là que pour leurs propres intérêts. Ils sont pires que Wade». Si certains n’apprécient pas leur présence sur les lieux, d’autres s’offusquent sur le modus operandi des hommes politiques. « Leurs gardes rapprochées nous violentent. C’est vrai que les candidats ne sont au courant de rien, mais ils doivent revoir leur démarche», conseille Ibrahima Faye, la trentaine, debout près de son étal. Et de poursuivre, « Ils sont tous violents. Avant-hier c’était la même chose avec Idrissa Seck. Aujourd’hui, c’est avec Tanor. Ce n’est pas cela qui leur permettra de gagner l’élection présidentielle », poursuit Faye. Selon ce vendeur de chemises, les commerçants n’ont même pas eu le temps d’écouter leurs discours à cause des agissements de leurs « nervis ».

Les commerçants suggèrent aux candidats membres du M23 de sillonner le pays pour espérer gagner. « Ils doivent aller hors de Dakar pour battre campagne. Je viens de Sagatta, mais je n’ai vu que les posters de Abdoulaye Wade», affirme M. Faye. Pour lui, « une élection ne se gagne pas à la Place de l’Obélisque».

A quelques mètres de Ibrahima Faye se trouve la «place» ou l’étal de Mame Cheikh Mbaye, un commerçant originaire de la ville de Louga. Ils estiment que les candidats qui ont effectué un passage à Sandaga, n’ont pas tenu un discours convaincant, à l’exception de Cheikh Bamba Dièye. « Il est jeune et il tient un discours intéressant», se réjouit Mame Cheikh.

Certains dénotent aussi le « manque de programme de l’opposition ». Pour Alioune Badara Diouf, certains candidats « sont simplement venus ici pour nous dire que Wade ne doit pas se présenter», constate-t-il. Selon M. Diouf, « le maire de Dakar, Khalifa Sall, nous a promis après la victoire de son candidat de nous donner des sites. Je pense que ce sont des déclarations politiciennes».

jeudi 9 février 2012

Candidate à l’élection présidentielle : Amsatou Sow Sidibé notée par ses étudiantes et collègues




En grève depuis le mois de décembre, les étudiants de l’Ucad ont choisi l’élection présidentielle du 26 février comme sujet à débattre.A la faculté de droit, ils donnent leurs avis sur les différents candidats.Surtout sur leur professeur Amsatou Sow Sidibé.Pour les étudiants juristes et certains de leurs professeurs, Amsatou Sow Sidibé a toutes les capacités intellectuelles pour diriger le Sénégal mais ses chances de remporter le scrutin sont minimes.

La campagne électorale bat son plein. Les candidats sillonnent le pays pour convaincre les militants. A l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, les candidats n’ont pas encore tenu de meeting dans l’espace universitaire mais les débats sur la campagne électorale occupent une bonne partie des discussions des étudiants. A la faculté des sciences juridiques et politiques, c’est le calme plat. Dans les amphis A et B, quelques étudiants trouvés sur les lieux discutent sur la grève du Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes). ‘Aidez-nous à sensibiliser les autorités sur la grève du Saes. Nous sommes fatigués. Depuis le mois d’octobre, nous n’avons pas fait cours’, se lamente cet étudiant, sous couvert de l’anonymat. Certains étudiants se promènent sur le hall des amphis.
D’autres commentent la candidature d’un de leurs professeurs, Amsatou Sow Sidibé, investie par le Parti pour la démocratie et la citoyenneté (Pdc). Ibrahima Diop, sac en bandoulière loue les qualités de son professeur. ‘Nous sommes fiers de voir Amsatou Sow Sidibé comme candidate. Elle a des qualités pour diriger le Sénégal. C’est intéressant d’avoir une femme juriste candidate’, affirme M. Diop, étudiant en 2e année de droit. Même réaction du côté de Khardiatou Sy, étudiante en Licence 3. Pour cette étudiante en voile, teint clair, la candidature d’Amsatou Sow Sidibé ne l’a pas surprise. ‘Je suis une ancienne étudiante de Amsatou Sow Sidibé. Sa candidature ne m’a pas surpris car elle est vertueuse, ambitieuse compétente et battante’, confie-t-elle.
Son camarade, Papa Guèye, étudiant en 2e année abonde dans le même sens. Selon lui, ‘Amsatou a des capacités physiques et intellectuelles pour être élue à la magistrature. Elle est courageuse et elle respecte son travail. Elle faisait bien son cours en parfaite collaboration avec les étudiants’. Il regrette du fait que sa candidature ne soit pas médiatisée. ’Ses chances sont minimes car les électeurs n’aiment voter que les politiciens professionnels. C’est pourquoi, elle devait soutenir un candidat en attendant 2019 pour se présenter’, regrette M. Gueye.
Du côté des professeurs, leur collègue est crédible pour briguer les suffrages des Sénégalais. Ousmane Khouma, professeur en droit public et sciences politiques, trouvé dans la salle des professeurs déclare que : ‘Amsatou a toutes les qualités d’un président de la République. C’est une femme battante, respectueuse qui aime travailler pour son pays. C’est tout un honneur d’avoir Amsatou Sow Sidibé comme candidate’. Abbass Ndiaye du service courrier estime que ‘Amsatou Sow Sidibé peut être président de n’importe quel pays. Elle est brillante et c’est une patriote. Je prie pour qu’elle remporte cette élection’. Au-delà de ses appréciations positives, le professeur de droit civil est aussi soutenu par ses pairs. Selon M. Ndiaye, ‘beaucoup de collègues sont membres de son directoire de campagne’.
Cependant, certains étudiants ne sont pas convaincus de ses discours et programme. Pour Khardiatou Sy, les chances de la présidente du Convergence des acteurs pour la défense des valeurs républicaines (Car/Lenen) sont minimes. ‘Elle n’a pas bien préparé sa candidature. La majorité des Sénégalais ne la connaissent pas. Mais comme c’est la première fois, ça lui permet d’avoir une expérience’. Et d’ajouter que, ’malgré tout, il y a dans cette faculté des comités de soutien à Amsatou Sow Sidibé’. Trouvé dans le jardin de la faculté de droit, Ndèye Alassane Guèye, très affectée par la grève du Saes, n’est pas convaincue par le discours de la candidate du Pdc. D’autres étudiants sous couvert de l’anonymat vont plus loin. Pour ce militant du professeur Ibrahima Fall,‘La candidature de Amsatou Sow Sidibé n’est pas sérieuse’.

Saliou SECK