mercredi 29 juin 2011

Canal 4 de la Gueule Tapée

Les maux des vendeurs de mobiliers de maison.

Les commerçants installés à Gueule Tapée aux abords du canal 4 vivent un véritable calvaire. Ils n’arrivent plus à vendre leurs produits. En plus de cela, ils sont exposés à certaines maladies du fait de l’odeur du canal à ciel ouvert.
Des armoires, des lits, des tables de tous genres avec des miroirs qui brillent donnent un décor magnifique aux abords du canal 4 de la Gueule Tapée. Ce décor s’oppose avec ce que les menuisiers et commerçants vivent sur ces lieux. Ils n’arrivent plus à écouler leurs produits. Les meubles importés leur portent un sacré préjudice. Vêtu d’une chemise bleue et d’un jean, le visage crispé, Thierno Lô confie « Les meubles importés nous portent préjudice. Les Sénégalais n’achètent plus la production locale ». Selon lui les clients préfèrent les meubles venant de Dubaï ou de la Chine qui sont chers et pas de qualité. « Les Sénégalais sont bourrés de complexes. Ils aiment acheter une chambre à coucher importée à plus d’un million alors que chez nous elle coûte moins  » affirme t-il. Même son de cloche chez Demba Guissé, trouvé en train de nettoyer ses meubles. «  Franchement, rien ne marche ici. Les clients viennent rarement. On peut rester une semaine sans voir un client » explique t-il. Selon lui les Sénégalais achètent les meubles importés qui ne sont pas bonne qualité. «  Nos meubles sont plus garantis, on vend de la qualité alors que ceux qu’on importe sont des jetables, on s’en débarrasse au bout d’un an » déclare t-il. Déguerpis de la corniche Ouest à l’occasion des chantiers de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), les vendeurs de meubles de maisons reprochent à l'État de ne pas réglementer leur secteur.  «  Au temps de Abdou Diouf, n'y avait pas de meubles importés. Nous faisions de bons chiffres d’affaires. Mais avec l’alternance, les Sénégalais ont commencé à faire des importations. Ce qui ne nous arrange pas » déplore Lamine Danfa, vêtu d’un maillot de l’équipe nationale de football du Sénégal. Selon lui les Dakarois choisissent d’aller à ORCA (vendeur de meubles importés) pour faire leurs achats.
Ces menuisiers et vendeurs subissent d’autres difficultés. Amadou Gueye, assis sur une chaise en train d’astiquer une armoire, souffre de l’odeur du canal 4 qui sépare les quartiers Fann Hock et Gueule Tapée.  « La forte odeur qui se dégage du canal avec ses vapeurs participent à la dégradation rapide du bois » révèle t-il. A quelques pas d’Amadou, se trouve Abdoulaye Diop qui selon lui l’odeur qui dégage donne des maladies comme la tuberculose.
Saliou SECK

 

Samba Sine alias Kouthia, Comédien et animateur à la Rfm et Tfm

« Ça fait juste 22 ans 
que j'évolue dans le monde de la comédie »
L’humoriste de la Radio futurs médias (rfm) et Télévision futurs médias (tfm) apprécie l’organisation des Sédar et Micro d’or. Dans cet entretien, Samba Sine alias Kouthia est revenu sur sa manière de préparer les émissions qu’il anime pour le Groupe futurs médias. Il a par ailleurs décliné ses perspectives en tant chef de desk comédie de la TFM.

Vous êtes primé meilleur humoriste du Sénégal lors de la cérémonie du micro d'or. Qu'est ce que cela vous fait ?
Je suis vraiment très content parce que je l'attendais très longtemps. Ça fait juste 22 ans que j'évolue dans le monde de la comédie, de l'humour. Il est arrivé au moment.
Que pensez-vous de cette initiative ?
C'est une bonne initiative. Je pense que les organisateurs ont mis en valeur ce prix pour montrer aussi que ce n’est pas seulement les musiciens, les écrivains qui doivent être primés. C'est première fois que je vois qu'on décerne un prix comme le Sédar ou micro d'or à un comédien. Cela prouve que maintenant les gens commencent à distinguer ce que nous faisons. Et cela va nous motiver plus travailler. Je félicite les organisateurs.
Donc vous saluez l'initiative ?
Absolument ! Recevoir un prix en direct de la télévision est un honneur pour moi. Je me rappelle à l'école primaire, lorsque qu'un élève a un tableau d'honneur, il se vante en disant que j'ai reçu une distinction, je suis meilleur élève de la classe. Et ce prix montre qu'aussi je suis meilleur des humoristes sénégalais. Depuis longtemps les gens ont l'habitude de recevoir des prix en direct de la télévision et cela me motive pour accéder au niveau supérieur.
Actuellement vous êtes incontournable à la radio comme à la télévision. Comment avez vous fait pour accéder à ce niveau ?
(Il coupe). C'est un long travail parce que moi je fais de la comédie musicale, de l'humour, de l'imitation. Ce n’est pas facile d'imiter un personnage car si jamais vous ratez l'imitation, vous passez à côté. Il faut cadrer le personnage à imiter, travailler sur la façon dont il parle et dont il s'habille, avoir un niveau intellectuel pour être à la hauteur de l'information pour le bien traiter. Et cela demande beaucoup de travail. Parfois il faut changer de méthodes, essayer de voir les choses qui vont intéresser le public, améliorer ce qu'on fait et essayer de le professionnaliser. Les comédiens doivent faire comme les musiciens c'est-à-dire faire des recherches pour être à la hauteur.
Vous traitez à la radio comme à la télévision des questions d'actualité. Comme sélectionnez-vous les questions à aborder ?
Je sus toutes les radios et toutes les télévisions. Je lis aussi tous les journaux, magazines et hebdomadaires. Je me lève aussi très tôt pour écouter les revues de presse de la Rfm, de Walfadjiri, de Zikfm etc. Je le fais parce que je suis obligé d'être au diapason de l'actualité pour permettre aux auditeurs et téléspectateurs de savoir ce qui se passe au Sénégal et dans le monde.
Vous imitez des personnes de hautes autorités comme les membres du gouvernement et même le président Wade. Avez-vous une fois rencontré des problèmes avec ces personnes ?
(Il coupe). Non, je n'ai jamais rencontré des problèmes car moi je me base à l'actualité. Je fais du satirique et je suis obligé de respecter les normes. Au Sénégal comme en partout en Afrique, la culture africaine et surtout celle sénégalaise ne nous permet pas de dire n'importe quoi sur une personne. Si même l'actualité est triste, je peux changer cette tristesse en humour et les gens vont comprendre que je voulais juste les faire rire pour qu'ils oublient leurs soucis. Parfois même des personnes que j'imite, m'appellent pour m'encourager.
Qui sont ces personnes?
(Il sourit) ! Je peux citer maitre Elhadji Diouf, Amath Dansokho, Madické Niang et beaucoup d'autres personnes. Mais il y a des personnes que j'imite que je n'ai jamais eu l'occasion de les rencontrer ou d'avoir une audience avec elles. Mais moi ce qui m'intéresse c'est l'actualité c'est pourquoi j'imite toujours les gens qui font l'actualité.
Votre travail demande beaucoup de documentation ?
Effectivement, il faut comme je l'avais dit lever très tôt. Sinon vous êtes obligés de rattraper l'actualité à la revue de presse de 12h ou 13h.
On vous entendait parler de Sindiély Wade, la fille du Président Wade. Mais maintenant ce n'est plus le ca. Qu'est ce qui est arrivé entre Sindiély et vous ?
Sindiély, depuis le FESMAN (NDLR : festival mondial des arts nègres) je suis fâché contre elle. Les organisateurs du Festival ont zappé les comédiens durant tout le FESMAN. Le festival était l'occasion pour nous de montrer à la face du monde qu'il y a au Sénégal des comédiens qui font de belles choses. Mais du début à la fin, je n'avais pas vu un plateau où il y avait des spectacles de rires. Et Sindiély je disais que c'est ma femme imaginaire. Depuis 2000, je ai déclaré mon amour. Elle ne devait pas me zapper du FESMAN.
Vous parlez de mariage imaginaire entre Sindiély et vous. Est ce que vous vous êtes une fois rencontrés ?
Oui je l'avais rencontrée. C'était après juste un spectacle. Elle m'avait dit qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de me rencontrer mais elle était ravie de me rencontrer et qu'un jour elle aimerait assister à mon spectacle.
Est-ce que parmi les humoristes Sénégal, il y a un qui peut vous faire rire ?
(Il marque une pause) Oui, tonton Adda et Silleu Mounial (NDLR : deux humoristes de la Rfm) me font rire chaque jour quand je les écoute.
Pourquoi ces deux là seulement ? Pourtant il existe au Sénégal d’autres comédiens.
Oui mais moi j’aime bien ce que font ces deux. Ils font comme moi en traitant l’actualité. Ils n’inventent rien. Tout ce qu’ils disent certes y a de l’humour mais c’est de l’actualité.
Est-ce que il vous arrive d’aller aux funérailles ?
(Il sourit) Oui je vais aux funérailles mais j’y vais comme un simple citoyen. Parfois j’essaie d’être inaperçu.


Vous êtes nommé chef du desk comédie à la Tfm. Comment travaillez- vous à la Tfm comme chef d’un Desk ?
Je travaille avec une équipe composée d' artistes mais d’autres personnes qui ne sont ni artistes ni comédiens. Nous sommes en train de préparer des sketchs que les comédiens qui évoluent au niveau du théâtre sénégalais vont produire. Bientôt vous découvrirez ces théâtres à la Tfm.
Vous cohabitez avec vos anciens collègues de Walfadjiry ? Comment voyez ça ?
(Il sourit) Parfois je me dis que si je ne suis pas toujours à Walf. Il y a Papis Diaw, Aïssatou Diop Fall, Pape Ngagne Ndiaye, Mamadou Ibra Kane etc. Mais pour moi c’est normal car ces gens là sont des meilleurs dans leurs domaines.
Comment travaillez-vous avec Aïssatou Diop Fall ? Il parait que vous aviez des problèmes avec elle.
Non Aïssatou est ma sœur. C’est vraiment que nous avions des problèmes mais maintenant tout ça est derrière nous. Franchement nous avons maintenant de très bonnes relations.
Propos recueillis par Saliou SECK

Moussa Sarr, porte parole de la Ligue démocratique (LD)


« Ce ticket pose beaucoup de problème » 
 La Ligue démocratique condamne le projet de loi instituant l’élection simultanée du président de la république et de son vice-président. Dans cet entretien, Moussa Sarr, porte parole de ce parti, fustige l’attitude du président de la République et dévoile le plan de Bennoo siggil Sénégal pour contrecarrer ce projet de loi.
Comment avez –vous accueilli ce projet de loi instituant l’élection simultanée du président et du Vice-président ?
Nous avons accueilli ce projet de loi du président de la République qui doit probablement être voté demain jeudi 23 juin par l’Assemblée nationale avec grande déception, de tristesse. Cela montre que le président Wade a décidé de mettre en cause tous les acquis démocratiques qui sont conquis dans ce pays au terme de multiples sacrifices des décennies durant par des générations. C’est pourquoi nous pensons que ce ticket pose plusieurs problèmes. D’abord le Sénégal est un petit pays qui n’a pas besoin d’un vice-président. Depuis 2009 que le président a décidé d’instituer le poste du vice-président, le poste est vacant. Le deuxième problème le plus grave, c’est la suppression de fait du 2eme tour. Il est proposé quelque part dans le texte que le ticket qui arriverait en tête avec seulement 25% au premier tour gagnerait l’élection présidentielle. Au niveau de la Ligue démocratique, nous avons dénoncé ce projet. Nous appelons l’ensemble de nos militants et sympathisants, la coalition Bennoo siggil Sénégal, les chefs religieux, l’armée, l’ensemble des segments de la population à prendre ses responsabilités. Chacun ce qui le concerne parce que nous sommes en train de construire une démocratie. En 2000, Abdou Diouf avait perdu l’élection présidentielle avec 41%. Donc si en 2011, Abdoulaye Wade nous propose 25% pour passer, nous estimons que c’est inacceptable parce ce que c’est un recul de la démocratie. Pour cette raison là, nous sommes décidés à combattre ce projet de loi.
Mais comment allez-vous faire pour le combattre ?
Ce que nous sommes en train de faire d’abord, c’est de dénoncer publiquement ce projet de loi. Ensuite depuis avant hier (NDLR : lundi 20 juin) vous avez vu des segments de la population, notamment les jeunes des partis de l’opposition, ont commencé à investir la rue. Bennoo siggil Sénégal travaille de concert avec la société civile. Nous encourageons cette synergie au niveau de la Ligue démocratique parce que ce problème n’interpelle pas seulement les partis politiques. Ce problème interpelle l’ensemble de la société sénégalaise. C’est pourquoi, les partis politiques, les organisations de la société civile doivent travailler de concert et c’est cela qui est en train de se faire pour ensemble dégager des actions concrètes. Nous appelons l’ensemble de nos militants à joindre leurs actions concrètes qui seront décidées sur le terrain à Dakar, partout à travers le pays. Il faut aussi se rendre au niveau des partenaires du Sénégal qui sont les ambassadeurs, les partenaires au développement. Le secrétariat exécutif permanent (SEP) de la Ligue démocratique s’est réuni hier et nous lançons un appel à la CEDEAO, l’UA, l’ONU pour que ces organisations de la communauté internationale puissent assurer entièrement leurs responsabilités et demandent au président de la République de revenir sur ce projet de loi là. Si jamais ce projet passe le Sénégal ne sera pas à l’abri de convulsions dramatiques. La communauté internationale ne doit pas attendre que les conséquences arrivent pour réagir.
Vous parliez de suppression du 2eme tour mais pour maitre Babou (NDLR : président de la commission des lois à l’assemblée) ce projet de loi ne supprime pas le 2eme tour ?
(Il coupe)Il supprime de fait le 2eme tour parce qu’un président de la République sortant, il lui est facile avec tous les moyens dont il dispose d’avoir 25% au premier tour. Le problème n’est pas cela. Même nous, au niveau de la Bennoo siggil Sénégal, si notre candidat gagne avec 25%, nous pensons qu’il sera un président illégitime. Il est inacceptable qu’un président soit élu avec 25% des suffrages exprimés. Cela signifie qu’il y a 75% qui sont contre lui et il ne sera pas légitime. Ça va créer des problèmes au niveau du pays. Telles que les dispositions sont énoncées par le projet actuel, de fait, le 2eme tour sera supprimé.
Ce qui vous dérange au niveau de ce projet de loi, c’est la question de la légitimité du président et son colistier ?
Oui , parce qu’un président doit être légitime. Il faut au moins la moitié des suffrages exprimés c’est-à-dire 50% ou 51% au moins pour être élu. Il n’y a aucun pays au monde qui élit son président avec 25%. Dans les pays où il n’y a pas de 2eme tour comme en Argentine, il est exigé 40% pour gagner au premier tour. Ce qui nous gène aussi dans ce projet de loi, c’est le ticket qui n’a pas de sens, mais ce qui est dramatique, c’est la suppression de fait du second tour. C’est pour cela qu’on demande à l’ensemble des Sénégalais de s’opposer avec tous les moyens.
Certains disent que ce projet de loi va régler le problème de la dévolution monarchique du pouvoir ?
(Il coupe) Non c’est faux. Ce sont les laudateurs du président de la République qui veulent faire croire au peuple que la dévolution monarchique du pouvoir  n’existera pas. Si vous lisez bien les dispositions du projet actuel, vous verrez qu’un ticket sera élu et le président élu s’il venait à être indisponible pour l’exercice de la fonction du président en cas de vacance du pouvoir, le vice-président va passer président et il va nommer un vice-président. Et ce dernier qui sera nommé peut parfaitement être le fils du président. Et c’est ça qui est curieux. Le vice-président, qui est devenu président en vacance du pouvoir, peut nommer qui il veut. Il peut nommer Karim Wade, le fils du président. Quelque temps après, le président peut démissionner de son poste et le vice-président qui est ici le fils du président va passer président de la République. Donc c’est faux de dire qu’il va mettre fin au débat de la succession monarchique du pouvoir.


Et si le projet passe, quelle sera l’attitude de l’opposition ?
Probablement demain, l’Assemblée nationale va voter le projet car nous ne sommes pas à l’Assemblée et nous avons des députés qui sont à la solde du président. On a entendu des députés dire qu’ils sont des députés de Wade. Nous ne faisons pas d’illusion. Cette majorité mécanique va voter ce projet. Maintenant, une fois que la loi est votée, Bennoo siggil Sénégal va se réunir et va apprécier à nouveau et prendre des dispositions nouvelles.
Donc peut-on s'attendre à une descente dans la rue de Bennoo siggil Sénégal ?
Oui, nous demandons à ce que les populations investissent la rue parce qu’on est arrivé à la conclusion selon laquelle les simples dénonciations ne suffisent pas. Avec ce président là, le peuple doit rester debout, occuper la rue comme cela se fait partout à travers le monde notamment au Maghreb. Je crois que la leçon est là. En Tunisie, en Egypte, on nous a offert une leçon que nous devons méditer pour prendre en charge notre destin.
Propos recueillis par Saliou SECK
 

mardi 28 juin 2011

Résumé de la loi sur les transactions électroniques


Adoptée par l'assemblée nationale en sa séance du vendredi 30 novembre 2007 et par le Sénat en sa séance du mardi 15 janvier 2008 , la loi portant sur les transactions électroniques a été promulguée par le Président de la République. Elle comporte quatre titres. Dans le titre premier, intitulé liberté de communication par voie électronique., le législateur prévoit les limites de la communication par voie électronique dans le respect de la dignité de la personne humaine, de la liberté et de la propriété d'autrui, les besoins de la défense nationale entre autres points. Au menu de ce titre, le législateur a défini dès le début le sens de cette loi. Les personnes qui utilisent les TIC doivent permettre à leurs abonnés de restreindre l'accès à certains services. Les personnes qui fournissent des services gratuits ne peuvent pas voir leur responsabilité pénale engagée à raison des informations stockées à la demande d'un destinataire. Si elles n'avaient pas connaissance de l'activité illicite. Elles ne sont pas obligées de surveiller les informations qu'elles transmettent mais elles ont l'obligation d'informer aux autorités de toute activité illicite. Les personnes qui éditent au service de communication au public sur l'internet doivent s'identifier qu'elles soient les personnes physiques ou morales contrairement aux personnes éditant à titre non professionnel. Au titre II, consacré au commerce électronique, la loi définit ce concept en son article 8 du titre II comme étant l'activité économique par laquelle une personne propose ou assure à distance et par voie électronique la fourniture de biens et la prestation de services. Ce commerce s'exerce librement au Sénégal sauf dans les jeux d'argent, l'assistance en justice et les activités notariales. Il est soumis à la loi de l'État sur le territoire où il réside. Dans le titre III, intitulé mécanismes de sécurisation des transactions électroniques, la voie électronique peut être utilisée pour mettre à disposition des conditions contractuelles. Les parties peuvent faire des échanges si elles acceptent ce moyen en vérifiant la saisie. Si le contrat porte sur une somme supérieure à 20 000f cfa, le contractant professionnel doit conserver l'écrit pendant 10 ans et il doit être accessible, lisible et conservé sous sa forme d'origine. Ces données garantissent l'authenticité de l'origine. Pour ce loi, dans un litige, la preuve incombe au fournisseur qui demande l'exécution d'une obligation. Dans le titre IV qui traite de la transmission par voie électronique des documents ou actes administratifs, le législateur prévoit dans l'article 43, que tous les échanges d'information, de documents ou des actes administratifs peuvent faire l'objet d'une transmission par voie électronique.
            Saliou SECK

mercredi 15 juin 2011

Cheikh Gueye, 1er adjoint au maire de Dakar et membre de la Ligue Démocratique (Ld)



« Dans un délai très court, Dakar va reprendre justement les feux de signalisation qui vont faire partie du mobilier urbain de Dakar ».

Le premier adjoint au maire de Dakar, Khalifa Sall, a détaillé les actes forts posés par le maire et l’équipe municipale. Dans cet entretien, Cheikh Gueye, par ailleurs membre de la Ligue démocratique, dénonce le nouveau redécoupage administratif dans certaines localités. Il salue la décision de la Coalition Bennoo Siggil Sénégal d’aller à l’élection présidentielle par un candidat de l’unité.

Quel bilan pouvez-vous nous faire pour vos deux ans de gestion à la tête de la mairie de Dakar ?
Il va être difficile au niveau où nous sommes de dégager un bilan mais ce que je puisse dire c’est que nous avons essayé autant que possible pour se faire conformément à notre programme de campagne, à notre projet de ville que nous avions soumis à l’appréciation des populations de Dakar. Nous avons posé des actes très forts. Je ne citerai que quelques éléments qui me semblent extrêmement importants. Il y’a entre autres la déclaration de patrimoine du maire qui a été bien apprécié par les populations. Nous avons opté une gestion transparente et participative. Sur ce, le budget de la mairie est sur internet. Dans le secteur de l’éducation, nous avons initié des programmes comme le lait à l’école, les uniformes, les fournitures et les bourses et aides, la santé à l’école et l’organisation des colonies de vacances qui vont bientôt commencer. Au niveau de la santé, nous avons signé une convention avec des structures sanitaires de la ville de Dakar pour prendre en charges les problèmes de santé des populations. Il y’a aussi la volonté du maire de mettre en place des structures de santé très relevées. A l’hôpital Abass Ndao, il y’a un bon état d’esprit de travail. Le travail a repris et aujourd’hui il y’a une offre de service de santé de qualité. Pour la jeunesse et le sport, pas plus tard que la semaine dernière, on venait d’organiser les olympiades de la capitale dénommées Olympi’Dak (NDLR : c’est une politique de massification de la pratique et de la promotion du sport et de l’olympisme au niveau des jeunes) et le meeting de Dakar. Chaque année, on organise treize coupes du maire dans les différentes disciplines sportives.
Comment faites vous pour dérouler votre programme en collaboration avec l’Etat et les communes d’arrondissement ?
Nous organisons des réunions mensuelles avec les maires des communes d’arrondissement pour partager avec eux et voir dans quelle mesure on pourrait donc dans une collaboration faire de sorte que les programmes de Dakar puissent être déroulés normalement. Nous avons aussi une collaboration intelligente avec l’Etat parce qu’il faut jamais perdre de vue qu’en tant que collectivité locale, nous sommes un démembrement de l’Etat et il faut comprendre que la décentralisation comme un système à responsabilité partagé. Sous ce rapport, c’est le lieu de se féliciter de la bonne collaboration que nous avons avec l’Etat dans beaucoup de domaines et sur lesquels nous avons acquis des résultats probants.
Lors de votre installation, le maire, Khalifa Sall, avait prôné la gestion participative. Est-ce c’est toujours le cas ?
C’est toujours le cas. . Le maire et l’équipe municipale ont aménagé des espaces pour discuter, échanger et recueillir les avis, conseils et propositions de la population. Et dans ce cadre, il faut magnifier la mise sur pied du conseil consultatif de la ville de Dakar et du comité consultatif dans les communes d’arrondissement. Il y’a des échanges et concertations que nous avons avec les marchands ambulants surtout par rapport à l’espace public et comme réponse aujourd’hui, la ville de Dakar est en train de construire un centre commercial au profit de ces marchands ambulants identifiés. Et tout cela a été réalisé par les marchands ambulants eux même. Donc c’est dire que non seulement c’est la gestion participative mais nous responsabilisons les acteurs dans les domaines concernés pour qu’ils se sentent de plus en plus impliqués. C’est cela notre philosophie, note conception au niveau de la ville.
Vous aviez acheté des terrains, qui avaient fait l’objet d’un polémique en entre l’état et vous, pour recaser les marchands ambulants. Où en êtes-vous avec ce projet ?
Oui j’en parlais tout à l’heure. Si vous allez vers Enda Ecopol, vous verrez que les constructions ont commencé. Moi-même j’ai eu, avec l’adjoint au maire chargé du secteur, à organiser une visite de terrain pour nous rendre compte de l’état d’avancement des travaux qui se poursuivent et qu’à date échue, effectivement les travaux vont être finaliser et les clés des cantines seront remises à l’ensemble des marchands ambulants bénéficiaires. Et à coté de cela, il y’a le projet de kermel qui va permettre de la délocalisation de certains marchands ambulants et de faire de Kermel un quartier piéton.
Mais jusqu'à présent, on ne vous a pas entendu parler de la régulation de la circulation à Dakar. Pape Diop, le prédécesseur de Khalifa, avait fait des feux de signalisation. Qu’est ce que vous attendez pour refaire ces feux ?
Oui vous abordez une question essentielle, l’espace public. A ce niveau, des efforts réels sont faits. Vous avez vu les volontaires de la ville de Dakar, qui sont aujourd’hui au niveau du centre ville et à travers le périmètre départemental, qui participent et contribuent de manière significative à la fluidité de la circulation. En ce qui concerne les feux de signalisation, il y’a des feux tests qui sont déjà installés. Nous avons lancé le marché, un concessionnaire a gagné le marché. Il a commencé les travaux et dans un délai très court, Dakar va reprendre justement les feux de signalisation qui vont faire parti du mobilier urbain de Dakar.
En tant que élu local, que pensez-vous du nouveau redécoupage administratif de certaines localités ?
C’est une volonté du gouvernement qui aujourd’hui divise la classe politique mais qui divise aussi les populations. Je pense qu’il est extrêmement important que des actes de ce genre soient l’objet de consensus sinon sa va donner ce à quoi nous avons assisté à Mbane et à Samgalkam. Je profite de cette occasion pour présenter mes condoléances à la famille du défunt Malick Ba et aux populations de Samgalkam. L’Etat doit faire attention par rapport à certaines mesures et surtout de mettre en avant les populations qui sont les principales bénéficiaires et qui doivent être au cœur de ces actions. Notre pays, en matière de démocratie et de décentralisation, a fait un grand pas et je ne pense pas qu’aujourd’hui qu’on va régresser ou agresser les populations par rapport aux actes que le gouvernement pose.
Vous êtes membre de ligue démocratique qui fait partie de Bennoo Siggil Sénégal. Quel rôle votre parti plus particulièrement votre secrétaire général joue au sein de Bennoo Siggil Sénégal ?
La Ligue Démocratique en matière d’unité, a une grande expérience. Nous posons tout notre poids pour créer des cadres unitaires parce que nous pensons qu’aujourd’hui nous sommes à l’ère des coalitions, des rassemblements. En ce qui concerne Bennoo Siggil Sénégal, Abdoulaye Bathily ne cesse pas de tirer son épingle de jeu, de par ses prises de positions, ses engagements, son enthousiasme, sa volonté à rassembler, à faire de telle sorte que l’opposition soit unie. Il faut aussi féliciter tous les leaders de Bennoo qui ont compris que c’est une question de survie, de nécessité que les partis d’opposition puissent se retrouver. Les populations le disent de façon très claire. Elles veulent l’unité de Bennoo. Les élections locales de 2009 sont des preuves palpables que l’opposition ne pourra s’en sortir qu’unie. Et sur ce chemin, dans ce combat, la Ligue Démocratique à travers son secrétaire général le professeur Abdoulaye Bathily est en train de tout faire pour garder cette unité au sein de Bennoo.
Bennoo a opté pour aller à l’élection présidentielle de 2012 avec un candidat de l’unité, de rassemblement qui va conduire une transition une fois au pouvoir. Êtes-vous pour que votre Abdoulaye Bathily soit ce candidat de l’unité ?
Il est difficile au moment où nous sommes de dire qui va être candidat. L’approche de Bennoo est très pertinente parce que nous ne cesserons jamais assez de dire qu’aujourd’hui pour sortir le Sénégal dans cette situation, on n’a pas besoin d’un homme ou une femme mais un groupe d’hommes et de femmes qui partagent les même valeurs et principes. Nous voulons une équipe qui sera en mesure de régler les problèmes des sénégalais. Une équipe qui va charger de faire une refondation de la république. N’importe qui au sein des leaders de bennoo peut diriger cette équipe. Mais il y’a des critères pour choisir ce candidat de l’unité.
Propos recueillis par Saliou Seck